Manuele Baldoni est peintre, photographe, et ex-étudiant d’architecture. Après un architecte, une réalisatrice, un designer, une urbaniste et un jeune architecte, un artiste va répondre à nos 4 questions sur le rapport entre architecture et ingénierie.
A) Quel est, dans ta vision, le rapport entre l’architecture et l’ingénierie?
Pour moi l’architecture et l’ingénierie ces sont comme une femme et un homme mariés. J’aime imaginer l’architecture comme quelqu’un de libre et aléatoire et l’ingénierie comme un mari rigoureux.
Paul Geraldy disait que « il faut se ressembler un peu pour s’entendre, mais qu’il faut être un peu différent pour s’aimer ». C’est comme-ça que je conçois le rapport entre l’architecture et l’ingénierie.
Dans ce rapport, chaque une de deux partie veut se compléter elle-même par l’autre, dans un échange d’énergie continu. Comme Hugh Dutton a déjà dit, pour moi aussi la situation actuelle de la profession témoigne, sauf certaines exceptions, d’un état de crise de ce couple. Les deux partenaires s’éloignent et veulent exercer un pouvoir sur l’autre, ce qui provoque une maladie dans la relation. Les amoureux deviennent ainsi deux monstres qui se font la guerre.
Manuele Baldoni > "THE BIG REAL - awful silence" acrilico su stoffa e legno 2x30x40
B) Nous sommes dans un moment de grands changements: comment imagines-tu la figure de l’architecte dans le futur?
Je ne crois pas qu’il y ait un architecte du futur et un architecte du passé. Je pense plutôt que les architectes devraient apprendre à accepter très humblement leur rôle au service de l’architecture, de l’art de la conception et de la construction. Et cela implique pour moi, bien évidemment, de sortir du système du spectacle.
Dans le passé, dans le présent et dans le future, l’architecture ne peux pas être du spectacle. Son but n’est pas de créer du divertissement.
Je pense que les architectes devraient avoir conscience du présent avant de se projeter dans le futur. La sur-information aujourd’hui fait que tout dure et passe très rapidement, et les villes construites par les architectes reflètent cette vitesse. Je veux dire qu’il serait bien parfois de s’arrêter et ne penser que au moment présent, au lieu de se projeter dans le futur avec cette attitude que j’appellerais « surconsommation de temps ».
Manuele Baldoni > "LIKE CITY LIFE" acrilico su legno 120X40
C) Aujourd’hui, les technologies numériques multiplient nos possibilités ainsi que les outils de conception: dans ta profession, quel est ton rapport à cette complexité qui semble caractériser le monde contemporain?
Moi je fais plusieurs choses: je peins, je fais des photos, j’organise des evennement artistiques et culturels, je dessine et je réalise des salles de bain. Dans certaines de ces activités il n’y pas de trace de ces technologies de la complexités. Je dirais que il n’y que du papier, des couleurs, parfois des fax. Dans d’autres de ces activités, les technologies sont fondamentales et inspiratrices.
Comme artiste, je me sers des technologies nouvelles de communication pour interagir avec vitesse avec plusieurs personnes.
La communication est une continuité aujourd’hui. Tout est partout, et cette idée me donne le vertige: j’aime ça.
J’aime l’instantanéité de ces outils, ainsi que le fait qu’il soient à la porté de beaucoup de gens et accessibles à tout moment.
Manuele Baldoni > "CRASH - people and attitudes cause accidents" acrilico su legno 65x48
D) Est-ce que tu aimes les architectes? : )
Oui, j’aime les architectes…, mais eux, est-ce qu’ils m’aiment?
S’ils n’aiment que leur ego, alors je ne les aime pas.
Manuele Baldoni > "SHE IS BAD" acrilico su tela 50x50
La photo au début de ce texte, ainsi que celles ci-dessous, forment la collection MARTE SU TERRA, une série de photo dédie à l’ile volcanique de Lanzarote (Espagne). Vous pouvez trouver plus d’informations (en anglais) ici.