« Je voudrais préciser aux ingénieurs que lorsque on voit un squelette, cela veut dire que la personne est morte. Pour l’architecture, c’est pareil… »
Ainsi Jacques Famery avait commencé son discours devant un jury d’ingénieurs le jour de ma soutenance de diplôme d’architecture-ingénierie en Italie (images ci-dessus). Il était invité spéciale de l’école Polytechnique de Ancone et devant sa provocation intelligente, le public était partagé.
Aujourd’hui nous le rencontrons pour lui poser nos 4 questions concertant l’architecture, l’ingénierie, la complexité et le monde contemporain.
Jacques Famery est designer, créateur d’architecture, ancien enseignant à L’Ecole d’Architecture de Paris La Villette où il a développé une théorie sensorielle de l’enseignement architectural. Il est aussi auteur de la celebre chaise Kaleidoscope, dont la conception est particulierement proche à notre demarche d’agence d’architecture ( la forme EST la structure, ou STRUCTURE FOLLOWS FORM).
A) « Quel est, dans ta vision, le rapport entre l’architecture et l’ingénierie? »
JF déclare la nécessité de séparer radicalement le processus de la pensée technique (rationnel et mécaniste) et le processus de la pensée architecturale (qui est d’ordre sensible). Dans ce sens, nous subissons quelque part l’héritage du « constructivisme » et du fonctionnalisme modernes qui a célébrent une approche technique et productiviste à l’architecture (nous avions déjà fait référence ici à la machine à habiter de Le Corbusier).
B) « Nous sommes dans un moment de grands changements: comment tu imagines la figure de l’architecte dans le futur?«
Selon JF, les écoles d’architecture aujourd’hui suivent encore une méthodologie issue des grands maitres du XX siècle, alors que les problématiques ne sont plus du tout les mêmes. Aujourd’hui les enjeux écologique, sociale et économique demandent à l’architecte des solutions nouvelles, des solutions non globalisées et « non abstraites par rapport à l’usage et au lieux d’implantation ». JF propose une figure d’architecte plasticien, et je crois revoir dans son discours les paroles de Morena Campani, qui invite les architectes à redécouvrir ce « qu’on a perdu dans les écoles d’architectures aujourd’hui: les connaissances du cosmos, des étoiles, de nos corps dans l’espace. »
C) « Aujourd’hui, les technologies numériques multiplient nos possibilités ainsi que les outils de conception: dans ta profession, quel est ton rapport à cette complexité qui semble caractériser le monde contemporain? »
La complexité est pour JF un aide précieux à la création, mais il est important de rappeler encore que la création, quant à elle, suit des processus de fonctionnement (sensibles, synthétiques et dans le domaine du rêve) qui sont complètement différents à ceux de la technique et de la technologie (d’ordre rationnel et analytique). Il conclu enfin que « même si cela gène l’ego de certaines star actuelles de l’architecture, la situation économique et écologique va nous entrainer à la fois à plus de simplicité et d’efficacité et donc à moins d’architectures gadgets. »
Et cette phrase nous provoque toute une liste infinie de références. D’abord notre discours sur les « effets secondaires Guggenheim », mais en général aussi tout ce mouvement d’avangarde qui se développe en ce moment en Espagne, fondé sur l’idée que l’architecture doit revoir / RETHINKARK / ses règles fondamentales face à la crise. En plus, pour ce qui concerne plus directement HDA, voir le mot simplicité se confondre avec le mot efficacité dans une phrase est particulièrement significatif, vu que notre démarche vise à retrouver l’union en architecture de l’optimisation, de la créativité, de l’efficacité et de l’écologie. (« L’écologie est la nature, et la nature est organisation » – Hugh Dutton )
D) Est-ce que tu aimes les architectes? : )
« j’aime les architectes à la fois simples et efficaces, ceux qui cherchent plus loin que le rationalisme et donc qui ne cherchent plus à faire des machins à habiter »
Chaise Kaleidoscope. Pour plus de photos, www.immaginoteca.com
Les entretiens de complexitys : #3 Jacques Famery et ces "machins à habiter"
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[…] la nostra proposta per il concorso Progetti di Luce 2008, elaborata insieme al professore Jacques Louis Famery, designer-architetto, autore della famosa sedia Kaleidoscope. Ecco il testo di presentazione al […]
[…] Dutton, la réalisatrice-architecte Morena Campani, le designer et créateur d’architectures Jacques Famery, et l’urbaniste 2.0 Concetta Sangrigoli, aujourd’hui c’est un jeune architecte, […]
[…] la structure, et la structure est la forme. Photo: Chaise Kaleidoscope sans structure porteuse, Jacques Famery. Pour plus de photos, http://www.immaginoteca.com […]
nous aussi on t’aime jacques -))) et merci pour tes cours à l’up6
[…] la nostra proposta per il concorso Progetti di Luce 2008, elaborata insieme al professore Jacques Louis Famery, designer-architetto, autore della famosa sedia Kaleidoscope. Ecco il testo di presentazione al […]
[…] Comme nous avions déjà dit, aujourd’hui 25 mars nous présentons à l’Ecole d’Architecture de La Villette la conférence ”Vers une architecture paramétrique”, en collaboration avec Rhinoforyou. Hugh Dutton fera une introduction de l’agence et nous allons ensuite intervenir pour aller plus dans le spécifique de la conception architecturale. Nous allons d’ailleurs nommé le prof. Jacques Famery dont nous avons dejà publié un entretien. […]
[…] la nostra proposta per il concorso Progetti di Luce 2008, elaborata insieme al professore Jacques Louis Famery, designer-architetto, autore della famosa sedia Kaleidoscope. Ecco il testo di presentazione al […]
[…] savoir plus sur Jacques Famery : immaginoteca.com/famery + complexitys.com En savoir plus sur moi […]
[…] Jacques Famery répond pour le blog complexitys à la question Est-ce que tu aimes les architectes? : […]