Exposition « Timber Project », du 26 février au 30 mai 2010.
L’humanité qui a travaillé le bois depuis toujours et de toutes les manières poursuit aujourd’hui l’exploration à l’aide de la géométrie fractale et d’outils logiciels. Entré dans la catégorie des matériaux high tech, le bois se soude comme un métal; il se plie et se plisse, se tresse avec souplesse et se courbe doucement en coques nervurées sous l’effet des travaux conduits au Laboratoire des constructions en bois (IBOIS) de l’EPFL, sous la direction du professeur Yves Weinand.
L’exposition «Timber Project» présente les pistes actuellement défrichées. Où l’on voit que l’interdisciplinarité – entre génie civil, architecture, mathématiques, informatique, en l’occurrence – produit comme un appel d’air par lequel l’inspiration s’engouffre. Ces recherches, opportunes eu égard aux préoccupations écologiques, conduisent vers des solutions constructives innovantes, effectivement réalisables, économiquement viables: les nouvelles architectures du bois.
Une exposition sur la construction en bois réalisée par ARCHIZOOM et le laboratoire IBOIS de l’EPFL.Curateur : Fred HattDirection du laboratoire IBOIS : Professeur Yves Weinand
(Diplômé de l’Institut supérieur d’architecture Saint-Luc à Liège et de l’École polytechnique fédérale de Lausanne où il dirige aujourd’hui la chaire de construction en bois (IBOIS), Yves Weinand s’attache à dépasser, pour en traduire la synthèse, les limites traditionnellement établies entre l’ingénierie et l’architecture.)
Direction Archizoom : Cyril Veillon
Les recherches en cours au Laboratoire des constructions en bois, IBOIS, de l’EPFL, tentent de questionner profondément les relations qui existent entre sciences de l’ingénieur et conception architecturale articulée autour du matériau bois. Au sein de la faculté ENAC, l’IBOIS est bien ancré dans l’Institut d’ingénierie civile (IIC) et il est ouvert sur l’architecture par la mise en place d’un atelier organisé au niveau du master de la section architecture.
Les recherches et l’enseignement – présentés didactiquement et de façon approfondie dans l’exposition « THE TIMBER PROJECT » – s’intéressent aux questions de la construction et de la réalisation concrète de formes complexes et de surfaces libres dans l’espace.
De nombreux bâtiments récents issus de la mode formaliste de la « blob architecture » démontrent une totale ignorance des problèmes ayant trait au développement durable, soit en raison du choix des matériaux de construction, soit à cause de l’extrême difficulté liée à la maintenance énergétique de ces édifices et à leurs hauts coûts de manutention.
Mais les défis du développement durable concernent également la question de la forme architecturale. Comment inscrire un processus d’innovation formelle et technologique dans une perspective de longue durée ? Renouveler les techniques constructives et les répertoires formels liés à l’utilisation du bois, tout en affirmant les valeurs « traditionnelles » de la construction en bois sont deux éléments qui peuvent contribuer à favoriser une expansion de l’utilisation du matériau dans la construction contemporaine.
Quelles relations existe-t-il entre les recherches « pures » et les recherches « appliquées » (ou bien « curiosity driven » versus « problem oriented » comme l’affirment les anglo-saxons) dans le champ du génie civil et de l’architecture ? Quelles relations peut-on mettre en évidence quant à la dimension scientifique de la recherche architecturale et au travail du projet comme « pratique artistique » ? L’intérêt de l’IBOIS en tant que « centre de recherche » est de se présenter comme un lieu d’expérimentation, comme un laboratoire où l’expérimentation se pratique dans le but d’aboutir à la production concrète de nouvelles formes de structures.
L’IBOIS cherche à faire aboutir des solutions constructives effectivement diffusables pour un marché de la construction qui nécessite que l’on puisse réaliser, à des coûts non excessifs, des structures non conventionnelles. Dans ce cadre, le développement d’outils informatiques spécifiques et spécialisés apparaît toujours plus nécessaire. Nos recherches s’intéressent au développement et à la mise en relation de logiciels qui agissent à divers niveaux, de la génération de formes complexes au contrôle et au dimensionnement des éléments finis, en passant par la commande de machines à contrôle numérique.
La connotation du bois en tant que « matériau traditionnel » représente un avantage certain pour légitimer socialement les recherches plus avancées sur les formes complexes et les surfaces libres. S’intéresser aux géométries complexes à partir du point de vue de la « construction » (en bois) et non uniquement de la seule morphogenèse peut signifier affirmer une distance critique face aux seuls phénomènes de « mode stylistique » de la « blob architecture ».
Quelles relations existe-t-il entre les recherches « pures » et les recherches « appliquées » (ou bien « curiosity driven » versus « problem oriented » comme l’affirment les anglo-saxons) dans le champ du génie civil et de l’architecture ? Quelles relations peut-on mettre en évidence quant à la dimension scientifique de la recherche architecturale et au travail du projet comme « pratique artistique » ? L’intérêt de l’IBOIS en tant que « centre de recherche » est de se présenter comme un lieu d’expérimentation, comme un laboratoire où l’expérimentation se pratique dans le but d’aboutir à la production concrète de nouvelles formes de structures.
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