Le poids est pour moi une valeur, non qu’il soit plus contraignant que la légèreté, mais j’en sais davantage sur le poids que sur la légèreté
Ma passion de l’acier, de l’art, de la sculpture et du minimalisme explique une fascination béate et ravie devant les œuvres de Richard Serra. Cependant leurs consistances me suggèrent de les analyser à travers mes critères ordinaires. Ma première remarque est que les plaques contiennent du sens qui s’exprime a travers si peu de support qu’il est intéressant de les questionner. Les commentaires extrêmement violents sur le blog de Monumenta que le médiateur n’arrive pas à canaliser ont pour la plupart rapport à l’utilisation de l’argent publique. Hors mis les points de vues réactionnaires il me semble que les propos traduisent une évolution de signification de l’industrie lourde qu’utilise Richard Serra depuis plusieurs décennies. Serra explique en réponse aux attaques contre ses œuvres que les personnes ordinaires confronter à « l’industrie lourde » que représente ses œuvres ont une réaction d’un premier niveaux qui est l’affrontement directe, coup de pieds graffitis…. Le caractère particulièrement minimaliste des dernières œuvre en France exacerbe la problématique en opposition avec les œuvres du MoMa ou du Guggenheim.
Hors mis la rémunération de l’artiste il n’est pas incongrue de vouloir comprendre la répartition de l’argent dans la fabrication de ce type d’œuvre. En simplifiant, il est possible de dire que les œuvres de richard Serra sont de l’énergie pure (électricité et pétrole) pour la fonte, le laminage, la découpe, la façonnage, le transport, le montage et les chutes. La quantité de travail par Kilogramme d’acier est très faible comparait au coût de matière transport et montage tous hautement énergivores. Les films de la fabrication montrent les lingos coulés puis laminés et insiste sur la mise en place à l’aide de grues puissantes 2* 500t.m, mais la phase de découpe et de façonnage n’est pas montrée.
Le façonnage, pour les œuvres récentes (Séquence, Band et Torqued Torus) fait appel à un savoir-faire très spécifique en matière de roulage et pliage, notamment en utilisant des rouleaux en forme d’ogive qui sont usinés spécifiquement pour ce travail. Le nombre de personnes qui possèdent ce savoir-faire dans le monde est très réduit très peu d’entreprise possède les machines de cette puissance et souvent un seul ouvrier par entreprise possède la maîtrise de ces machines.
Il y a dans cette dimension une valorisation importante par le travail qualifié. Cette technique d’œuvres rampantes et enveloppantes, qu’apparemment même le conservateur attendait n’a pas été choisie en relation avec l’échelle gigantesque du grand palais.
La découpe des tôles de forte épaisseur produit un pourcentage de chute important cela n’est jamais abordé dans les films et présentations, seulement évoquer comme un recourt au laser. La découpe laser est impossible pour des toles supérieur à 20mm, elle est probablement réaliser par un procédé d’oxycoupage (jusqu’à 300mm), le champs des sculptures semble l’attester, Le plasma, moyen de découpe de précision entre l’oxycoupage est le laser permet la découpe de tôle de 65mm et semble avoir été utilisé pour une sculpture comme Clara-Clara.
Ce recourt systématique à la découpe éloigne le travail, de l’idée prométhéenne que promeut Richard Serra en insistant dans les films sur la coulée et le laminage. Dans le cas des tôle de 138mm utilisées pour le grand palais il est probable que l’oxycoupage du brame ait été réalisé dès la sortie du laminage alors qu’il n’est pas refroidis.
Le site www.moma.org montre les sculptures dans l’atelier et dans les salles du MoMA. Elles semblent plus dans leurs environnement au centre des machines et proche du façonnage que dans les grandes salles blanches. Dans le grand palais les plaques entretiennent une relation avec le matériaux acier, mais également avec le travail de façonnage de la charpente par l’intermédiaire des traces de découpe sur les champs des toles. Ce sont les seules traces de façonnage visible La découpe par oxy-coupure de ces tôles épaisses est pourtant un contrepoint de la découpe, cintrée, poinçonné et riveté de la charpente du Grand Palais qui fait appel a la mécanique qui se confronte à la résistance de l’acier. Dans le cas de la découpe laser plasma ou par oxycoupage la technique emploie un très haut degré d’énergie localisé en un points, l’acier n’oppose aucune résistante, la découpe est piloté par un robot la trace qu’il en résulte est parfaite, produit une esthétique de la maîtrise abstraite.
Le transport de ces pièces sur 17 essieux pour 75 Tonnes et 4 m de large constitue probablement un sommet dans les possibilités de transport dans Paris, mais pourquoi en abuser en les transportant de Chateauneuf sur Loire à Bochum en Allemagne pour les ramener à Paris.
Les sculptures de Richard Serra pour Monumenta sont entièrement recyclables mais demanderons quasiment la même quantité d’énergie pour être recyclées.
Photo de Clara-Clara dans le jardin des tuileries détail de la rive de 51mm découpée au plasma.
Image de montage dans le grand palais provenant du site de Monumenta photographe monumenta/MCC/Lorentz Kienzle
Détail de la rive des plaques du grand palais de138mm d’épaisseur
Texture de la plaque d’acier traitée pour bloquer la corrosion et ensuite « usée » par les frottements lors du transport et ayant subit un accident de manutention.
Une video montée par arte montre l’ approporiation de l’oeuvre par l’artisan: Vertige de l’acier, les sculptures de Richard Serra, rediffusion le mardi, 16 mars 2010 à 02:20
Merci a J.C. GROSSO et son blog pour ces informations.
1 comment
Je ne peux pas excuser qui se plaint du fait que avec l’art on gaspille l’argent publique…je ne peux pas, comme je ne peux pas excuser l’argent en dépensé de façon non intelligente, dont l’industrie de la guerre n’est que le plus facile des exemples…
J’aime beaucoup et je respecte le travail de Richard Serra, parce que dans ses aciers on retrouve la passion de la matière, du monde réelle, l’énergie du feu et la pesanteur de la loi gravitationnelle.
L’argent est de l’énergie, et pour faire de l’art nous avons besoin de beaucoup d’énergies.
Je pense que critiquer l’emploi de cet argent à des fins artistiques est souvent une expression du matérialisme sans limite de notre société.
Puisque je fais de ce matérialisme l’un des premiers ennemi contre lequel me battre, je ne peux que confirmer mon soutien à des démarches comme celle décrite ci-dessus.
vive l’art libre, l’architecture libre…vive la culture libre.