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Learning Creative Learning : la contemporanéité du modèle des Kindergarten

by HDA Paris

Learning Creative Learning
En février 2013, le MIT a expérimenté une version MOOC du Learning Creative Learning, un cours qui réinterroge les modes et outils d’enseignement en intégrant les bouleversements et possibles engendrés par internet.
Learning Creative Learning est porté par Mitchel Resnick or celui-ci est directeur du groupe de recherches Life Kindergarten Group. Le kinderGarten est un concept de jardin pour enfants développé au début du 19ème siècle par Friedrich Froebe, qui remettait en cause l’enseignement traditionnel d’un savoir unique, transmis de manière unidirectionnelle et homogène, pour valoriser au contraire un enseignement fondé sur le développement de la créativité individuelle, impliquant la réactivité par un accompagnement de l’enfant dans un cercle vertueux d’un apprentissage par l’expérimentation et le ludique.

La posture de base de Learning Creative Learning a donc été la similarité entre la société contemporaine et le modèle du kindergarten, et comment cette lecture met en évidence des outils contemporains.
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Figure extraite de l’article “All I Really Need to Know (About Creative Thinking) I Learned (By Studying How Children Learn) in Kindergarten” de Mitchel Resnick [ PDF ]

 

De ce principe découlent des approches qui semblent à la fois révolutionnaires par rapport à nos codes habituels et pourtant émergeantes et reconnaissables dans notre société en pleins bouleversements.
Tout d’abord, la notion de processus et non de finalité ; l’apprentissage n’est pas le résultat mais ce qui se produit pendant la pratique, avec évidemment une compréhension simultanée.
Ce processus se réalise par le Faire, ce qui permet l’implication et l’appropriation de ce savoir.
Comme tout processus, cet enseignement basé sur l’expérimentation, intègre ce qui est usuellement perçu comme négatif : l’échec. Celui-ci représente alors une étape, et non un bilan, dans la construction du savoir.
Un autre décalage de posture induit est celui de son rapport au savoir d’autrui, ou encore la casino online question de la copie. L’idée que chaque expérience individuelle s’inscrit dans un savoir commun, que la pratique partagée permet de voir l’autre réussir dans une situation pouvant détenir des similarités à la sienne, que le transfert de savoir peut se faire par appropriation, dans le sens intégration et spécification du savoir transmis.
Toutes ces postures ne sont pas sans évoquer celles qui apparaissent aujourd’hui dans notre société où tendent à être valorisés l’open source, l’innovation, le hacking, le DIY dans une vision de bien commun.
Mais au-delà même d’idéologies, ces notions sont mêmes des outils qui nous deviennent essentiels dans les domaines professionnels, de moins en moins linéaires, où créativité et réactivité nous sont à la fois des besoins et des compétences réclamés.
Dans un domaine spécifique, ce qui a poussé l’architecte-urbaniste que je suis à s’intéresser aux problématiques de l’enseignement et de la fabrication d’un savoir commun, est la similarité avec les études urbaines qui évoluent vers des processus de co-création. Cet élargissement de la pensée du processus de fabrication de la ville nous place dans des situations de coordinateurs prospectifs au sein de processus collaboratifs complexes pour lesquels nous devons nous constituer des outils pratiques mais aussi théoriques.
La mise en lumière de cette vision de notre monde actuel par le biais du kindergarten a aussi ciblé des espaces qui apparaissent ainsi comme des outils.
Les Think tank , laboratoires d’idées, ont été nommés, mais aussi tous les espaces tels que les co working, les Fab Lab, les Maker Faire , permettent de travailler physiquement au cœur de groupe de personnes traitant de problématiques semblables ou différentes, sans compétition, sans jugement, et au sein desquels l’échange peut aider à résoudre des problématiques propres et stimuler l’imagination.
On retrouve effectivement dans ces lieux, les mêmes dynamiques que celles des kindergarten illustrant que la notion de communauté aide à la créativité.
Ici, le syllabus ( vidéos, lectures, exercices) des cours du Learning Creative Learning.
Céline Guyot

Céline Guyot est architecte-urbaniste libérale parisienne et a intégré Superbelleville en février où elle bénéficie, pour le mois de juin, de la residence de recherche mise à disposition par Hugh Dutton Associés.

Des expériences au sein de l’agence d’architecture guyanaise Ara, de l’agence de paysage Ter, et de l’agence d’urbanisme Interland lui ont permis de construire une approche s’ancrant dans des thématiques liées au Landscape Urbanism, Design Social et tropicalité qu’elle développe aujourd’hui seule ou au sein du collectif CapaCités.
Elle développe actuellement avec Lucrezia Russo, graphiste-enseignante, un projet de plateforme de workshops créatifs dans les domaines de l’art et design.

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